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ART, Cinema, Français

That Most Important Thing: Love – Andrzej Żuławski

Romy Schneider and Jacques Dutronc L’important c’est d’aimer ,  1975

Romy Schneider and Jacques Dutronc
L’important c’est d’aimer , 1975

L’important c’est d’aimer, sorti en 1975 est un film du réalisateur polonais Andrzej Żuławski, coproduction franco-italo-allemande, avec entre autres Romy Schneider, Fabio Testi et Jacques Dutronc dans les rôles principaux ; Klaus Kinski, Claude Dauphin et Roger Blin

Depuis longtemps, Nadine Chevalier (Romy Schneider) s’est faite une raison et a remisé ses rêves d’actrice. C’est sur le plateau d’un film horrifico-pornographique dont elle est la triste vedette que Servais Mont (Fabio Testi) la découvre. Le photographe tombe immédiatement sous son charme et Nadine n’est pas sans éprouver de l’attirance pour ce jeune homme dont les yeux amoureux lui renvoient l’image d’une beauté qu’elle croyait définitivement perdue. Mais Nadine reste attachée à son mari Jacques (Jacques Dutronc), un ancien fan qui au fil des ans et des déceptions s’est transformé en épave alcoolique et suicidaire. Espérant relancer la carrière de Nadine, Servais essaye de convaincre l’excentrique metteur en scène de théâtre Karl Zimmer (Klaus Kinski) de lui offrir un grand rôle dans le Richard III qu’il est en train de monter.

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ANALYSE ET CRITIQUE

L’Important c’est d’aimer s’ouvre sur une scène mythique du cinéma français : sur le plateau d’un film X, Nadine, incapable de dire «Je t’aime » à son partenaire couvert de sang, est tyrannisée par une réalisatrice impitoyable. On comprend que si elle ne peut jouer cette scène, c’est que l’idée même d’aimer la fait souffrir. Ancienne star qui a sombré, femme détruite, exsangue, elle est désormais incapable d’opérer cette métamorphose nécessaire au métier d’acteur. Elle ne peut plus se séparer de sa douleur, celle-ci l’accompagne partout, même dans un métier où l’on peut fantasmer les vies, s’inventer d’autres existences. Ce début est bouleversant car l’on voit derrière le jeu enfiévré de Romy Schneider la propre souffrance de l’actrice qui, alors au sommet de sa gloire, est en pleine dépression. On ne peut s’empêcher, tout au long du film, de se demander si la descente aux enfers que met en scène Andrzej Zulawski est celle de Nadine ou de Romy ; et cette friction entre l’acteur réel et le mythe qu’elle incarne à l’écran devient le prolongement naturel d’un film qui creuse la question de la représentation, du jeu de l’acteur, de la mise en scène du réel.

Si le film offre une réflexion sur le cinéma et le théâtre, c’est avant tout – comme tous les films de Zulawski – un film sur l’amour. Nadine non seulement se détruit en refusant l’amour du jeune photographe, mais elle détruit également Servais et son mari Jacques qui pense qu’elle ne le trompe pas uniquement car elle a pitié de lui. Chez Zulawski, l’amour ne va jamais de soi mais advient après un long cheminement dans la nuit, après une longue lutte ou un difficile abandon. Derrière son côté sulfureux, L’Important c’est d’aimer est un mélodrame souvent bouleversant, une œuvre trouble et violente dans laquelle on accompagne Nadine dans un douloureux voyage au cœur des ténèbres qui s’achève de manière poignante dans la clarté et la paix.

Zulawski vient de réaliser Le Diable, film interdit par la censure polonaise. Suite à cette expérience douloureuse, il s’installe en France et travaille comme script doctor. L’un des scénarios qu’il est amené à lire est tiré de La Nuit américaine de Christopher Franck, Prix Renaudot que la productrice Albina du Boisrouvray à l’ambition de porter sur grand écran. Zulawski sent qu’il est impossible d’adapter tel quel ce roman foisonnant, et il fait part de ses doutes à Boisrouvray qui lui propose contre toute attente de reprendre le scénario. Zulawski accepte, à la condition de se cantonner à quelques pages du livre, celles racontant la relation entre une actrice ratée, son mari paumé et un jeune homme séduisant qui s’insère dans leur couple. Grâce à l’amitié de Michelle de Broca, le projet tombe dans les mains de Romy Schneider qui accepte ce rôle difficile et sulfureux qui lui vaudra un César de la Meilleure Actrice.

Source: http://www.dvdclassik.com/

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